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Per tretze sòs
La Granja. Collecteur
Maridem-los

La nuit de noces, les jeunes mariés doivent s’attendre à recevoir la visite de leurs invités qui, une fois la fête finie, viennent jusque dans leur lit leur faire manger le tourrin, une soupe bien poivrée servie dans un pot de chambre ! C’est que le mariage n’est pas seulement une affaire privée, et pas toujours une histoire d’amour. Cérémonie de passage symbolique et réel des jeunes à l’autonomie, il doit respecter certaines règles sociales. La société revendique un droit de regard sur la vie conjugale, et divers rituels viennent célébrer l’union, tels que les hommages... ou la tourner en dérision si les jeunes du village veulent manifester leur réprobation, dans le cas par exemple où une jeune fille épouse un homme plus âgé.

Charivaris, chansons parodiques et jonchées des mariés (carivari, cansons e camins novials) : ces rites issus du carnaval consistent à faire grand bruit devant la demeure des nouveaux mariés, en tapant sur des casseroles ou en soufflant dans des cornes, jusqu’à ce qu’ils sortent de chez eux et offrent un verre. Parfois même, les mariés sont montés à l’envers sur un âne et promenés ainsi à travers le village...

[Atlas sonore bourian, p. 37]
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Lo bon enfant ; L'autre jorn
La Granja. Collecteur
Récit toponymique : Basile Marcouly
Randonnée :
Georgette Ménauges

Contes e racontes de velhada

Ah, la veillée !

On se retrouve dans le cantou (canton), la vaste cheminée, coeur de la maison, pour casser les noix (rascals), préparer les feuilles de tabac (tabat) ou égrainer le maïs (milh). La veillée est une manière conviviale de clôturer une rude journée de labeur par un travail plus tranquille et surtout collectif, assis au coin du feu. Si elle est synonyme d’entraide et de convivialité, c’est parce qu’elle existe dans un contexte de relative promiscuité (trois générations vivent souvent sous le même toit), de faible mécanisation des tâches et bien sûr, d’absence de médias tels que radio et télévision jusque dans les années 60.

Toute la famille s’y retrouve, et parfois les voisins s’y joignent. On y relate les histoires de famille, les contes, proverbes et légendes, quelquefois même on chante et on danse.

[Atlas sonore bourian, p. 30]
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Las fachilhèras ; Los escantits
La Granja. Collecteur
Fai-me paur !

Le loup-garou ! Lo loperon !

Il surgit les nuits de pleine lune, traversant la mince frontière entre l’humain et l’animal. Rôdant non loin de lui au fond des sombres forêts, on redoute aussi la fachilhèra, tantôt sorcière, tantôt fée, dotée du terrible pouvoir du mauvais oeil, lo missant còp d’èlh... Et les escantits, feux follets dont la lueur tremblante rappelle aux vivants qu’ils doivent les honorer... Nous avons peur. Enfants qui absorbent en toute confiance les menaces et les recommandations parentales, ou adultes qui savent écouter en eux le frisson irrationnel devant le sacré, nous avons peur.

Mais ces peurs servent de préceptes d’éducation pour guider l’enfant dans la morale et le monde réel. Elles permettent aussi de donner, par la force de l’imaginaire, des réponses aux questions que la science n’a pas encore éclairées.

[Atlas sonore bourian, p. 22]